Zêtes sûr que ça s'mange ?
Hier soir j'ai regardé le truc de M6 sur la cantine. J'avais pas envie de me mettre un film car malgré ma tentative de positivisme, j'étais toujours de mauvais poil ; et ya pas à dire, l'humeur de chien est une humeur épuisante. J'ai donc décidé de végéter en beauté devant Cyril Lignac et ses cantines.
Ca m'a rappelé des souvenirs. Tout plein, c'est incroyable. Faut dire que j'ai mangé à la cantine depuis le collège jusqu'à ma dernière année de fac (oui, je sais, en fac on dit resto U, mais c'est pas forcément mieux).
Au collège le monde se divisait en 2 catégories : les prioritaires et les non-prioritaires. Et comme le 6e avait le droit de manger avant le 3e, autant dire que le 3e non-prioritaire avait tout le temps de manger sa main, comme le suggérait si souvent ma mère (cf ici). Donc forcément, plus hardi que son congénère plus jeune, le 3e est rapidement devenu expert dans l'art de la gruge. Comme quoi les études ça sert à plein de choses !
C'est aussi à cette époque que j'ai appris la technique dite "du sourire angélique" (moi madame ? oh j'avais pas bien entendu, je croyais que vous m'aviez dit de passer devant...). A cette époque ça marchait plutôt pas très bien, mais assez tout de même pour m'éviter les heures de colle. C'est le genre de technique qui se bonnifie avec l'âge et qui bizarrement fonctionne vachement mieux avec les hommes (vois vraiment pas pourquoi...).
Mais pour en revenir à la cantine, le menu à proprement parler était une véritable cata. Je ne sais pas d'où ça sortait, mais c'était atroce ! Les rumeurs voulaient que nous mangions les restes de la veille d'un autre collège plus chic des environs. Les gamins vraiment, ça imagine n'importe quoi !!! J'ai donc passé 4 ans à me nourir de pain, d'un yahourt et éventuellement du 1/2 pamplemousse en entrée (alors que je n'aimais pas le pamplemousse...). Franchement c'était dégueu, et à voir comment ça se passe dans certaines cantines (Merci M'sieur Lignac !) je comprends pourquoi !!
Alors autant dire qu'au lycée je m'attendais au pire. Et pourtant, la cantine du lycée, c'était un vrai resto. C'était super bon, varié, et je suppose assez équilibré. On a même eu du gibier une ou deux fois ! Le revers de la médaille c'est qu'il y avait rarement assez de plat du jour pour tout le monde, donc le non-prioritaire (encore lui) avait souvent droit à un "menu fromage" (mais si souvenez-vous, ces escalopes de fromage panées) avec des pâtes.
Là encore, ça a été l'occasion de mettre en pratique tous ses talents de grugeur (et dire qu'après toutes ces années j'arrive encore à me faire doubler dans la file du ciné...) et de peaufiner sa technique dite "du sourire malicieux" (avec les pions ça marchait mieux que le sourire angélique...).
Toujours est-il qu'en regardant cette émission j'ai été prise d'une envie subite d'écrire une lettre de remerciements enflammés au chef cuistot de mon lycée. 10 ans plus tard, il serait temps ! Le jeune a la reconnaissance tardive, n'est-ce pas ?