Le Palais des Cochons

La semaine dernière j'ai fait un truc qui ne m'étais plus arrivé depuis longtemps. J'ai lu un bouquin non-stop pendant 6h. OK j'étais dans le train, mais d'habitude je varie mes activités quand même. Là non. J'ai commencé mon livre au départ et je l'ai fini un peu avant d'arriver, tellement j'étais à fond dedans.

Le Palais des Cochons - Kitty Fitzgerald (2006)
Voici encore un livre qui vient de chez Doudou. Il ne l'avait pas aimé du tout, mais le titre m'a intriguée et j'ai eu envie de le lire quand même, pour voir.
Alors au début, effectivement, j'ai dû m'accrocher. Parce que la lecture du premier chapitre est laborieuse. C'est déroutant, dérangeant même, et on ne comprend pas trop bien de quoi il retourne. Le vocabulaire est tout détourné, tordu, pas forcément compréhensible. Et puis on s'accroche. On tourne les pages et petit à petit on comprend, on s'approprie les personnages et leur histoire, leur vocabulaire. Car les mots que l'on lit sont les leurs. Et on vit leur histoire, leur amitié à travers eux. Les mots d'un homme déformé et sensible et ceux d'une ado triste. Ces deux personnages vont se trouver et se recréer un monde (le Palais des cochons) dans lequel ils se sentent à leur place, loin du monde extérieur, de ses préjugés et sa cruauté.

Je ne vous en raconterai pas plus ici, je vous laisse découvrir ce magnifique roman, que je vous conseille plus que fortement. Je termine en avouant qu'il m'a énormément touchée, que j'ai pleuré pendant encore une bonne heure après l'avoir refermé (et je ne vous raconte pas l'air que je devais avoir dans mon TGV blindé de monde...) et que rien que d'en lire les extraits, j'en suis encore toute chose.
C'est mon livre de l'année !

Pour finir, et pour vous donner un avant gout de l'étrangeté du texte, en voici un petit extrait :
"Je secoue ma têteporc extrême rapide parce que je suis envahi par une puissante bouffée d'apeurant, depuis les orteils jusqu'à la tête, qui me fait très pider, bang, bang. C'est comme un truc de prémonition, papa m'a dit un jour que j'étais extradoué pour ça, savoir ce qui va sans doute arriver, et je ne veux pas que Holly parle, elle ne doit pas parler du Palais aux personnextérieures. 'Vouloir n'est pas vraiment suffisant, Holly, dis-je. Vouloir n'arrête pas les trains qui s'emballent, ni les ouragans, ni les changements, de même qu'attraper le vent ne peut pas se faire. Ici, c'est secret, Holly, tu en as fait la promesse." (Chapitre 9)

Comments

[paul]

Je tenterais bien de le lire, mais juste après Maîtres Anciens je risque de devenir complétement dingue, ou pire, de perdre le peu de sens de la rétorique que j'ai acquis en lisant Schopenhauer.