Cely et la braderie - Petite étude de la foule
Aujourd'hui, c'était le jour de la grande braderie. Une journée par an, c'est le délire total au centre ville. Pire que le premier jour des soldes, pire que l'ouverture du marché de Noël, pire que... tout !
Ça faisait quelques années que j'avais décidé que c'était fini, qu'on ne m'y reprendrait plus et que je n'y mettrai plus jamais les pieds. Seulement voilà, désoeuvrée et appâtée par la bonne affaire, j'ai craqué.
Dans mon inconscience, j'ai tout de même été prévoyante et j'ai décidé d'y aller tôt, histoire d'arriver avant la foule. Enfin je me suis vite rendue compte que ma conception du 'tôt' est toute relative quand, à 10h, j'ai découvert les rues déjà noires de monde.
Ce qui est bien dans la braderie, c'est que ça draine toutes sortes de populations différentes, et ce des kilomètres à la ronde. De la petite famille plutôt chicos qui te marcherait dessus plutôt que de dévier sa trajectoire d'un micron, à la bande de ploucs dont c'est la seule sortie de l'année et qui se comporte comme des sauvages prêts à te marcher dessus. En fait, tout le monde est prêt à te marcher dessus, et personne ne se gène pour le faire, d'ailleurs.
Ce qui est bien avec la braderie, c'est qu'on peux tester son habilité à contrôler son sac à main. Si rien n'y manque à la fin de la journée, c'est bon, le niveau est correct.
Ce qui est bien avec la braderie, c'est qu'on peut évaluer son potentiel de sociabilisation et sa capacité à côtoyer ses congénères dans des circonstances extrême. Si au bout d'1h30 vous n'avez toujours pas hurlé votre rage ni cogné qui que ce soit, et que vous n'êtes pas prostré dans le seul coin de rue épargné par la foule en vous demandant si rester là jusqu'à la fin de la journée est une solution envisageable, vous êtes très fort !
Ce qui est bien avec la braderie, c'est qu'on peut se rendre compte que les gens n'ont aucun sens logique. Qu'il y a par exemple des gens qui estiment que cette occasion est idéale pour une sortie en famille, et qui vont se balader avec 2 poussettes garnies de bébés, 2 mioches hurlants, un chien et les parents qui hurlent "Kevin, je t'ai dit de ne pas lâcher ma main !!!", main au demeurant complètement encombrée de paquets.
Ce qui est bien avec la braderie, c'est qu'on peut voir des gens littéralement se jeter sur un étalage vendant des sacs à main à 3€, s'extasier devant le prix et repartir avec les mains pleines de sac miteux en disant "ça fera un super cadeau pour tata Monique"...
Ce qui est bien avec la braderie c'est qu'il y a des vendeurs de saucisse à tous les coins de rue, et surtout des gens qui se disent qu'il vont pouvoir rester manger là, au milieu de la rue, sous la forme d'un gros amas humain bloquant le reste du flot humain de ladite rue.
Ce qui est bien avec la braderie, c'est d'écouter les vendeurs à la criée essayer de vendre des épluche-légumes tellement super magique que les légumes ils sautent tous seuls sur la râpe et atterrissent tout joliment râpés dans l'assiette.
Ce qui est bien avec la braderie, c'est que quand on a fini, on est super content de rentrer chez soi, et même si son appart ressemble un peu à Beyrouth, on le trouve super accueillant !
Mais ce qui est surtout bien avec la braderie, c'est que j'y ai trouvé ce que je cherchais : un sac besace pas cher, un peu joli et surtout pratique pour faire du vélo, dans lequel je puisse caser mes affaires, plus un bouquin (2 mois que je galère avec un espèce de mini sac à dos dans lequel rien ne rentre...).