Panique dans la nuit
L’autre
jour, je rentrais chez moi après une agréable soirée au restaurant ; il
était tard et ce soir de semaine, tous mes voisins semblaient dormir.
Le signal
qui m’indique que je rentre tard, c’est lorsque la porte de l’immeuble est
fermée à clef. J’ai d’ailleurs pour projet de déterminer à quelle heure (et par
qui ? Moi je n’y pense jamais, sauf quand je la trouve verrouillée en
rentrant) cette porte est fermée à clef. Je me demande bien à quelle heure mes
voisins considèrent qu’il est trop tard pour recevoir de la visite (parce que
qui dit porte verrouillée dit interphone inutile et obligation de descendre
ouvrir à son visiteur…), et si quelqu’un à pris pour habitude de descendre
fermer la porte [aux douze coups de minuit ?]…
Mais je mégare.
J’ai
la chance, enfin la plupart du temps c’est une chance, d’habiter non pas dans l’immeuble,
mais dans une petite maisonnette dans la cour intérieure. Ce devait être une
grange ou une écurie ou quelque chose de tout aussi charmant (et que celui qui
me parle d’un abattoir ou d’un truc glauque du même acabit soit pendu par les
petits orteils !).
Mais je m’égare, encore !
Il se trouve que ma
petite cour est en fait bien plus que cela. C’est quasiment un jardin avec des
vieux pavés et plein de verdure, de plantes grimpantes ou tombantes, d’arbres
miniatures et même un petit bassin au milieu dans lequel les zoziaux viennent
prendre leur bain. C’est mignon tout plein, enfin surtout en été.
L’inconvénient,
c’est que cet îlot de verdure attire tout un tas de bestioles qu’en bonne
citadine je ne tolère que de (très) loin.
J’en viens (enfin) au fait.
Ce
soir-là, en rentrant de ma sympathique soirée, j’ai bien failli décéder d’une
crise cardiaque foudroyante juste devant ma porte. Car en voulant mettre la
clef dans la serrure, je découvre une énooooorme araignée à genre 2 cm de la
serrure. Je crois que j’ai battu (devant une 20aine de voisins endormis,
témoins sans le savoir de l’exploit de l’année) le record du monde de saut en
longueur en marche arrière, sans élan et sur pavés (moussus et glissants) !
Sans mentir, la bête faisait largement 3-4 bons cm de diamètre (pattes
NON-COMPRISES, je vous entends d’ici me parler d’inoffensifs faucheux à grandes
pattes), toute noire et avec des POILS !! Beurk-beurk-beurk !!
Evidemment,
pas d’objet de défense à portée de main, pas de bombe insecticide dans le sac à
main (mais à quoi je pense, bon sang ?!) et j’étais désespérément toute
seule (note pour plus tard : se faire raccompagner non pas à la porte de
la rue, mais à la porte de l’appart. Toujours !).
Là où j’ai vraiment
commencé à paniquer, c’est quand la minuterie de la lumière s’est
éteinte et que je me suis retrouvée dans le noir avec un monstre à 8 pattes prêt
à me bondir dessus au premier signe de faiblesse de ma part. Pour rallumer
le binz, je suis bien sûr retournée dans le hall plutôt que d’utiliser l’interrupteur à
côté de la porte (hahaha, elle avait cru m’avoir comme ça ?) et le temps
de revenir elle avait disparu (nooooooonn !!!).
Comme chacun sait, on est
toujours bien plus effrayé par ce qu’on ne voit pas, et à ce moment-là j’ai
amèrement regretté d’être sortie en tongs plutôt qu’en bottes, voir avec les
cuissardes de pêche du père. Autant vous dire que c’est l’œil et le doigt de
pied aux aguets que j’ai enfin fini par ouvrir cette porte et à me jeter à l’intérieur,
saine et sauve.
Qui a dit que vivre en ville n’était pas une aventure ?
Un
jour je vous raconterai ma rencontre avec un rat aussi gros que mon chat (et là
encore, je n’exagère pas !)…