Le jour où je me suis prise pour ma mère
Ceux qui me lisent depuis un moment sont sans doute au courant de mes petits déboires de tutoi-vouvoiement. Je pensais en effet qu'il m'était plus facile de vouvoyer les gens, et que faire la bise à ses collègues de boulot, c'était bizarre. Et ben finalement, j'en suis plus si certaine.
Ce matin, j'ai découvert un nouvel environnement professionnel. Je pensais que le plus difficile serait de me faire accepter par les collègues, de me rendre accessible et briser cette distance que je semble mettre entre les gens et moi. J'avais tort. Le plus difficile a été de ne pas me retourner à chaque fois que les gens semblaient s'adresser à ma mère... J'ai en effet eu la bonne (?) surprise de constater que dans ce nouvel environnement professionnel les gens, bien que très peu nombreux, semblent tous s'adresser les uns aux autres en se donnant du "Madame Machin"/"Monsieur Bidule"... L'option Mademoiselle n'étant visiblement pas au programme, j'ai eu l'impresion toute la journée que ce n'était pas vraiment à moi qu"on parlait. Et je vous garantis que c'est très étrange comme sensation !
Du coup, pour une fois, je n'ai pas eu l'impression de devoir mettre de la distance entre les autres et moi, puisque cette distance s'imposait d'elle même de par, non pas le vouvoiement, mais l'usage du "Madame". Pour un premier jour, ça me convient. Pour une première semaine, ça me conviendra aussi j'imagine. Mais ces personnes travaillent ensemble depuis plusieurs années, et j'avoue que je ne comprends pas très bien comment il est possible de passer 8 heures par jour avec quelqu'un, de travailler avec lui sur les mêmes projets, et continuer à l'appeler Monsieur.
Oui, je sais, j'ai toujours de sacrés problèmes dans la vie, et en plus je ne sais pas ce que je veux. Mais vous m'accorderez qu'il est un peu déroutant de passer comme ça d'un extrême à l'autre, non ?